L’efficacité du processus de réponse aux incidents de sécurité est un bon indicateur du niveau de maturité d’une entité en cybersécurité. Ce processus doit encadrer les activités incontournables : détecter les événements suspects, gérer les faux positifs, déclencher les expertises appropriées, coordonner les actions de réaction, communiquer, améliorer le niveau de protection en travaillant sur les causes profondes. La possibilité de bénéficier des services d’un SOC (Security Operation Center), qu’il soit externe ou interne, ne règle pas tout. C’est l’efficacité du processus qui reste le point clé, les CISO / RSSI en sont les plaques tournantes.
En cybersécurité, la détection des événements suspects et la mise en œuvre de réactions adaptées est une tâche incontournable mais ardue. Les obstacles à surmonter sont nombreux : collecter et remonter des informations fiables, faire le tri entre les faux positifs et les indicateurs pertinents, disposer de l’expertise adaptée pour qualifier les incidents, mettre en place les bonnes réactions, communiquer au bon moment… Une vision focalisée seulement sur les moyens (services d’un SOC, outils de centralisation et de corrélation des logs, sondes de détection des intrusions, outils CTI, SOAR…) ne peut pas être efficace si elle ne s’inscrit pas dans une démarche organisée. Les normes ISO 27035 peuvent apporter une aide pour évaluer sa capacité à répondre aux incidents et améliorer son organisation. Sont abordés dans cet article à titre d’exemples, trois composants à évaluer.
Les plans de continuité d’activité traitent des risques dont les impacts peuvent être potentiellement très élevés mais dont la probabilité est faible. Pour concilier ces deux extrêmes, il faut mettre au point des plans, qui comportent des volets métiers et techniques. Pour le « business », il s’agit d’identifier les activités les plus critiques pour les maintenir, généralement dans un état dégradé. C’est l’objet du BIA. Le volet technique se concentre sur les aspects logistiques et les plans de continuité informatique.
Les sinistres liés aux problèmes de cybersécurité font partie de ces risques, du fait notamment des nombreux cas de ransomware (rançongiciel) qui touchent des entreprises de toute taille. Les impacts peuvent être très élevés pour l’entreprise (coûts financiers, image de marque…) et dans certains cas avoir des conséquences sur la sécurité des personnes (cas des hôpitaux ou des entreprises industriels sensibles par exemple). Les mesures de sécurité préventives sont bien entendu fondamentales. De nombreux référentiels fixent les bonnes pratiques organisationnels et techniques : NIST 800-53, guides de durcissement (CIS, ANSSI…), CSF. Nul n’étant à l’abri d’un incident majeur voire d’une crise, il est important de travailler le volet réponse et planifier régulièrement des exercices d’entrainement.
La norme ISO 27035 et le référentiel 800-61 traitent de la gestion des incidents de cybersécurité. Le processus comprend cinq phases. La première phase, planification et préparation et la dernière, amélioration font l’objet du document ISO 27035-2. Les trois autres phases : détection, évaluation et décision et réponses sont couverts par la norme ISO 27035-3. Ce document fixe des bonnes pratiques pour mettre en place une capacité de réponse aux incidents efficace. PROSICA propose une formation intensive de deux jours sur ce sujet. La réponse aux incidents fait l'objet de 9 mesures de la catégorie 17 du référentiel CIS.
Les outils de type SOAR - Security Orchestration, Automation and Response dont l’acronyme a été popularisé par le Gartner permettent d’améliorer l’efficacité du processus de réponse aux incidents en automatisant les phases de détection, de triage et de réaction. Ces outils sont de plus en plus recherchés en complément des SIEM – Security Information and Event Management utilisés par les SOCet des plateformes de CTI. Les outils SOAR sont au programme de la certification CISSP et abordés dans le domaine 7. Le marché des outils SOAR est en forte croissance avec des acteurs comme IBM Resilient, Splunk Phantom, Demisto Palo Alto Networks, Fireye, Logrhythm ou FortiSOAR. Voici quelques exemples de tâches qu’on peut automatiser avec les outils SOAR. Ces tâches sont classées selon les fonctions du référentiel NIST CSF.